lundi 17 octobre 2011

Le Siège de la Milady - OLIV

ou comment un film cucul s'est transformé en film de cul culte !

vendredi 27 mai 2011

La recherche de la fécalité

Là ou ça sent la merde
ça sent l’être.
L’homme aurait très bien pu ne pas chier,
ne pas ouvrir la poche anale,
mais il a choisi de chier
comme il aurait choisi de vivre
au lieu de consentir à vivre mort.

C’est que pour ne pas faire caca,
il lui aurait fallu consentir
à ne pas être,
mais il n’a pas pu se résoudre à perdre
l’être,
c’est-à-dire à mourir vivant.

Il y a dans l’être
quelque chose de particulièrement tentant pour l’homme
et ce quelque chose est justement
LE CACA.
(Ici rugissements.)

Pour exister il suffit de se laisser aller à être,
mais pour vivre,
il faut être quelqu’un,
pour être quelqu’un,
il faut avoir un os,
ne pas avoir peur de montrer l’os,
et de perdre la viande en passant.

L’homme a toujours mieux aimé la viande
que la terre des os.
C’est qu’il n’y avait que de la terre et du bois d’os,
et il lui a fallu gagner sa viande,
il n’y avait que du fer et du feu
et pas de merde,
et l’homme a eu peur de perdre la merde
ou plutôt il a désiré la merde
et, pour cela, sacrifié le sang.

Pour avoir de la merde,
c’est-à-dire de la viande,
là où il n’y avait que du sang
et de la ferraille d’ossements
et où il n’y avait pas à gagner d’être
mais où il n’y avait qu’à perdre la vie.

o reche modo
to edire
di za
tau dari
do padera coco

Là, l’homme s’est retiré et il a fui.

Alors les bêtes l’ont mangé.

Ce ne fut pas un viol,
il s’est prêté à l’obscène repas.

Il y a trouvé du goût,
il a appris lui-même
à faire la bête
et à manger le rat
délicatement.

Et d’où vient cette abjection de saleté ?

De ce que le monde n’est pas encore constitué,
ou de ce que l’homme n’a qu’une petite idée du monde
et qu’il veut éternellement la garder ?

Cela vient de ce que l’homme,
un beau jour,
a arrêté
l’idée du monde.

Deux routes s’offraient à lui :
celle de l’infini dehors,
celle de l’infini dedans.

Et il a choisi l’infime dedans.
Là où il n’y a qu’à presser
le rat,
la langue,
l’anus
ou le gland.

Et dieu, dieu lui-même a pressé le mouvement.

Dieu est-il un être ?
S’il en est un c’est de la merde.
S’il n’en est pas un
il n’est pas.
Or il n’est pas,
mais comme le vide qui avance avec toutes ses formes
dont la représentation la plus parfaite
est la marche incalculable d’un groupe de morpions.

“Vous êtes fou, monsieur Artaud, et la messe ?”

Je renie le baptême et la messe.
Il n’y a pas d’acte humain
qui, sur le plan érotique interne,
soit plus pernicieux que la descente du soi-disant Jésus-Christ
sur les autels.

On ne me croira pas
et je vois d’ici les haussements d’épaules du public
mais le nommé christ n’est autre que celui
qui en face du morpion dieu
a consenti à vivre sans corps,
lors qu’une armée d’hommes
descendue d’une croix,
où dieu croyait l’avoir depuis longtemps clouée,
s’est révoltée,
et, bardée de fer,
de sang,
de feu, et d’ossements,
avance, invectivant l’Invisible
afin d’y finir le JUGEMENT DE DIEU.
Antonin Artaud
Pour en finir avec le jugement de dieu / 1948

lundi 28 mars 2011

Nouvelle série : "Franky et ses amis"

Un nouveau genre cinématographico-BD :
le "rigolo-flippant" ...avec des psycho killers rigolos!

à suivre ? ...

samedi 5 mars 2011

La définition du caca. Manifeste du mangetoncacapointcomisme.

Cher ami internaute, toi qui es venu te perdre sur cette page (ce qui immanquablement en fait un lieu de perdition), toi dont la fausse innocence n'a d'égale que la vraie mauvaise foi, nous te devons une explication. En effet il est important qu'il ne se pût point (oui, je fais partie, à l'instar de notre président, de l'Association Nationale des Utilisateurs de Subjonctifs*) qu'il y ait méprise. Il ne faudrait pas confondre bêtement cacaphile et scatophage. D'abord parce qu'un scatophage sert au mieux à camoufler des restes de ramsès, au pire à monter les blancs en neige. Nous laisserons de côté les coprophiles tout juste bon à amuser des chauves à lunettes réunis en syndics. Ensuite parce qu'il n'est pas question de parler ici d'excréments. Nous sommes trop bien élevés pour ça, notre maman ne nous l'aurait pas permis.

Il faut donc bien en préambule (papale) distinguer la différence qu'il peut y avoir entre le "caca" et les excréments. "T'apprendras que le caca c'est pas sale" jurait Gabin dans "La Horse". Et comme il avait raison. Le caca c'est mignon. Le caca c'est ce qui émane de nôtre être infantile en phase de régression transcendantale. Le caca c'est ce qu'on a créé avec son cucul et qu'on va offrir à son papa ou à sa maman, qui en retour va nous gratifier d'une belle phrase de récompense voire s'il fait beau d'un bisou. Dès lors on comprend mieux le caractère grincheux des bretons et leur tendance à l'alcoolisme : c'est à cause de cette satanée pluie qui les privait de bisou alors qu'ils avaient fait un supercaca de première bourre, parfum chouchen. Mais laissons les bretons à leur moutons et revenons à nos oignons.

Là ou l'excrément est vulgaire le caca est sacré. A cause du bisou. Et tout ce qui est sacré se mange, d'ailleurs ne dit on pas d'un mets : "c'est sacrément bon !" Il va de soi que si vous entendez quelqu'un s'exclamer de la sorte vous pouvez lui rétorquer aussi sec " toi tu as déjà mangé ton caca !" Si Darry Cowl fait partie de votre panthéon intime (rien à voir avec pantalon ou même pantalonnade... quoique...) vous pouvez ajouter "petit canaillou".

Voilà nous avons à présent démontré que le caca c'est pas de la merde. Certes c'est proche. Certes il n'est pas impossible que ça y ressemble. Mais ça n'en est pas. Que ça soit bien clair entre nous, sinon on vous fait venir cacaman qui va vous engluer dans une demi tonne de merde fluide parfum fétide et on verra si ça vous fait toujours rigoler ! Parce que nous les rigolos qui confondent tout et qui mélangent le caca et la merde comme d'autres mélangeraient les torche-cul et les essuie-bouche ça ne nous fait pas rire.

Maintenant qu'on a vu que ce n'est pas sale, on va pouvoir passer aux choses sérieuses. Fini les cacamusebouche. On veut du lourd. Du solide. Des gros. Du compact. On veut quelque chose de sérieux à se mettre sous la dent. Mais ne vous inquitétez pas : Cacatoès et Cacaman s'en occupent.

Cacatoès 4 mars 2011.


*Association Nationnale des Utilisateurs de Subjonctif
55 rue du faubourg Saint Honoré
75008 Paris